Un sacrilège pour ce qu'elle est... [arriver]

Elle passait entre les arbres, se faufilant dans la brume matinale, prêtant oreille au silence sourd qui pèse tout autour d'elle. Elle passait parce qu'elle devait passer. Mais au milieu de ces lieux familiers, aux milieu des arbres, au milieu de sa famille, elle passait comme vous passeriez devant votre famille si vous partiez rejoindre des nazies.

Elle passait la tête basse, le coeur meutris mais décidée.

Si elle partait, si elle faisait cela c'est parce qu'après avoir vu tant d'homme dans les forêt après avoir essayer de les comprendre en les surveillant à distance, elle savait que le seul moyen qui lui était donné pour arriver à son but était d'aller directement chez eux. Les infiltrer comme un espion souillé par la déception des siens.

A l'oreille d'un esprit de la forêt, les bois et les arbres ne sont jamais silencieux mais là, leur résignation de la laisser partir, la rejetant presque pesait lourd dans l'air. Un brouillard de silence trop lourd pour laisser passer le moindre chuchotement.

La légèreté habituelle l'abandonnait un peu tout les jours, au fur et à mesure qu'elle s'approchait de Morison et qu'elle s'éloignait de son berceau. Le mal des hommes y est empreint comme l'ancre d'un bateau dans le sable. Seul les hommes qui sont à bord peuvent la lever, seuls les hommes de Morison peuvent soulever ce mal.

Cela elle l'avait compris au moment même où la transparence habituelle la quittait. Elle devanait plus visible qu'auparavant, avant... avant elle était comme un souffle de vent dans un hamas de feuille, ne pouvant être aperçu que si on la cherchait véritablement. Là elle était visible de tous, pourtant elle n'était pas encore "matérielle".

Ce fut une métamorphose progressive et pénible, où elle avait l'impression de s'enfoncer un peu plus dans le gouffre du deshonneur vis-à-vis de la forêt comme si le fait de ne plus simplement effleurer mais de l'écraser était un crime hautement justifié de sa part.

Elle continua sa route mais elle se demandait si vraiment son but en valait la peine.

Finalement elle arriva en bordure de la forêt, près d'une porte en bois immense à deux battants. Quelques gardes étaient là, armes en main à coté de leurs "uniformes", sa tenue bleue légère à la drôle d'aura transparente faisait étrange. Elle avait déjà vu des hommes mais elle était alors chez elle, là elle s'aventurait dans leur terre à eux. Mais elle se rappela que la nature a ses lois et qu'elles sont appliquées partout même en terre des hommes, elle trouvera une parcelle de chez elle.

Derrière elle, la forêt avait abandonné le silence. Elle avait espéré faire monter le doute dans Mab à un tel point qu'elle aurait abandonné. Maintenant qu'elle la voyait ici, elle avait peur. Cette dernière regarda avec défi la porte et les gardes puis elle se retourna, laissa un regard de regret dans ce qu'elle aimait.

Il fit un pas, le pas décisif qui l'amena dans la direction maudite.

Pour trouver ses réponses... pour comprendre cette espèce.

Mab regarda cette ombre "tomber du ciel" et aterrir juste devant elle. Il lui parla dans le language des hommes. Elle-même ne le parlait pas, pourtant elle se rendit vite compte qu'il lui serait facile de l'apprendre. Ce n'était qu'une série de sons, aucun geste, aucun trait ne constituait un mot en lui-même.

Elle léger effleurement au niveau de sa main lui fit comprendre qu'il avait essayer de la lui prendre. Mais il passa littéralement au travers.

[ben vi suis une esprit, et ze suis pas zencore rester assez longtemps près de Morison pour zêtre matérielle]

La porte s'ouvrit, les gardes n'opposèrent aucune résistance. Qui était cet homme pour laisser entrer ainsi une parfaite étrangère dans un lieu qu'il considérait, peut-être, comme étant son logement, son foyer.

La logique de cet homme la dépassait. Mais elle attendrait de comprendre sa langue avant d'essayer une quelconque tentative de "recherche". Elle le suivit ncapable de se tourner vers une autre personne incapable de comprendre pourquoi les gens de cet endroit émettait des cris, horrible à son oreille elle qui était habituée au language des arbres.

Elle était incapable de comprendre le but de ses hommes miniature qui se couraient l'un après l'autre, ou encore pourquoi la femme là-bas tapait comme une forcenée ce bout de tissu.

Elle regardait autour d'elle, de la terre battue, des monceaux de bois enchevêtrés pour former des espèces de grottes destinée à être habitable pour les humains. Elle les compera pendant longtemps àdes ours par la suite.

Elle écoutait les conversations et apprenait petit à petit à former des phrases.

Soudain elle essaya une tentative...rien.

Puis elle ouvrit la bouche comme eux, et exerça sa langue. C'était un exercie torturant. Finalement elle réussit à sortir cette phrase :

"Cela veut quoi dire Lyre ?"fit-elle en regardant un homme échanger des choses rondes contre un morceau de viande.

Cela ne lui sembla pas extrèmement étrange que cet homme ait compris qu'elle n'était pas humaine. (Quand on traverse un esprit on sent comme une différence avec le reste). Mais ce qui la surpris par contre c'est que cet homme lui demande d'où elle venait, ce qu'elle était, et surtout de lui parler dans son language. Qui était-il pour lui demander son nom ? Qui était-il pour tant tenir à la connaître ? Qui était-il pour comprendre son language alors qu'il ne sait même pas ce qu'elle est ?
Elle se dit que c'était peut-être typique chez les humains, qu'ils avaient continuellement besoin de tout savoir sur l'autre et que l'assurance dont il se font l'objet leur est peut-être indispensable.

Mais la suite ne fit que l'embrouiller d'avantage.

Un homme, aussi inconnu que le premier arriva et prit sa défense en demanda à son "compagnon" de s'écarter et de la laisser tranquille. Puis l'autre le mit à terre apparemment pour prendre également sa défense.

A la sortie elle ne sut plus qui était bon et qui était mauvais. Et l'autre s'en alla laissant son adversaire à terre et l'esprit dans un parfait état de stupéfaction.

Finalement comme celui à terre hémissait et ne semblait pas bien elle se pencha doucement vers lui et lui demanda doucement, laissant de côté qu'elle n'était pas encore très palpable.

"Est-ce je peux vous aider ? Je ne suis pas expert dans les manières de ce ville..."

Elle réfléchit

"pardon, de ce village. Mais si vous êtes ... fort... assez fort, j'aime..rais savoir pour quoi vous avez fait ça ..."

Assez haché comme phrase... mais elle fit avec.

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