La maison d'Elène

Elle entra et ouvrit la porte en cherchant à tatons le briquet et une chandelle pour allumer la lumière. Butant dans une armoire elle sursauta et dit:

- Comme tu vois, je ne suis plus non plus nyctalope... Et ça ça me manque toujours...

Elle continua à chercher et trouva enfin. Elle alluma la chandelle et s'en servit pour en allumer d'autres. La lumière se fit et révéla l'intérieur plutôt petit de l'habitation. Une cheminéee faisait face à la porte, large et haute, mais simple. Quelques fauteuils lui faisaient face, et une petite table où étaient empilés des livres était entre les deux. Des tentures bordeaux cachaient la seule petite fenêtre de la pièce.
Deux portes y donnaient, et un autre couloir débouchait sur l'escalier qui menait aux deux étages de la maison.
La décoration était sombre et simple, et d'un goût où se reconnaissait facilement l'attachement quasi viscéral à la nature.

- ça c'est... chez moi. Je suis désolée pour la poussière, mais j'ai généralement d'autres occupations...

Elène le remercia puis parut embarassée.

- Je suppose que tu aimerai un endroit sombre... Ma chambre est située en plein est et j'ai enlevé les tentures depuis que je n'ai plus à craindre le soleil... Je ne sais pas si ça te manque, mais moi, c'est comme si ma vie en dépendait... Mais j'ai toujours deux chambres d'amis, une en haut et l'autre ici, la porte derrière toi. Doubles rideaux et presque pas de fenêtre!

Elle tenta de sourire.

- Tu veux sans doute à boire? à manger aussi?... moi je ne touche plus à la viande... J'ai... beaucoup changé. Du moins de mode de vie. Mais que cela ne te gène surtout pas !

Elle se leva et se dirigea vers le garde-manger, attendant la réponse de Hoheneim.

- non voyons, fait comme bon te semble!

Elle se tourna et prit sur une étagère de la viande fumée, qu'elle donna à Zarr. Elle ne prit rien se contentant de s'installer à la table, en face de Hoheneim. Elle n'avait pas faim et était très nerveuse. Elle ne s'attendait pas à le retrouver ainsi, et elle était encore un peu secouée par les évènements passés.
Elle ne put s'empêcher de bailler. Depuis qu'elle n'était plus vampire, elle se couchait et se levait avec le soleil, et mainetant qu'il était couché depuiq plus d'une heure elle était fatiguée.
Zarr ayant fini son repas vint poser sa tête sur ses genoux, Elle le grata entre les oreilles et il la fixa de ses yeux bleu acier.

- Tu as sans doute entendu parler de ce village auparavant, si tu es ici. Tu n'as pas de regrets, je suppose. Sais-tu que c'est ... très difficile de s'en aller? C'est un peu aussi pour ça que j'ai choisi ce territoire pour m'isoler.

Elle hésita un instant et demanda encore:

- Raconte-moi le monde extérieur...

Tu pose beaucoup de questions en même temps dis donc.

Il sourit puis continua:

Alors,c'est l'ex-Prieur qui ma indiquer le où se trouvait le village comme je l'ai deja dit et le monde extérieur n'a pas vraiment changer en quarante ans.

Il continua de nettoyer son arme et dit:

Tu devrais aller te coucher car tu semble asser fatiguer.

Elène se renfrogna. Toujours aussi avare de paroles...
Elle se leva. Zarr dressa la tête et parut comprendre. Il se leva et se dirigea vers la porte, près de laquelle il y avait son coussin, pour y veiller.
Elène quant à elle se drigea vers les escaliers.

- Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux te servir. Sens-toi ici comme chez toi!

Elle sourit et s'en alla sans tarder, montant vers les étages et laissant Zarr surveiller la maison et la protéger.

[le lendemain]

Lorsqu'Elène descendit, Hoheneim était en effet toujours là. Elle ne s'en inquiéta pas vraiment, car elle savait que lui n'avait pas vraiment besoin de sommeil. Ou tout du moins pas autant qu'elle...
Elle se dirigea vers lui et remarqua qu'il était immobile, fixant un point invisible.

- Bonjour, Vampire...

Elle eut l'impression qu'il sembla réagir, mais ne remarqua rien qui la prouvât.

- Faim? De toute façon il fait jour. Moi je dois aller au local de réunion avec les humains du village. Je te raporte de la bière?

Elle le regarda d'un oeil gentiment narcquois.

- Je pense que ce n'est pas du tout une bonne idée. Si jamais tu fais le moindre geste qui semblerai dangereux ou agressif, tu y passerais. Il vaut mieux que je leur parle de toi toute seule, et qu'en suite tu te présente à eux. "Qui veut tuer son chien dit qu'il a la rage." Pense qu'ils n'hésiteraient pas à le faire.

Elle se retrouna et dit presque dans un murmure:

- Et puis ils se méfient même de moi lorsque ça les arrange... que veux-tu... je suis sûre qu'ils n'accèpteront pas cette idée. Mais je peux toujours essayer.

Elle sourit et s'assit en face de Hoheneim qui comptait se balles.

- Je pense aussi qu'il serait mieux que tu ne te promènes pas avec ces armes. ça pourrait être très mal pris. Mais si tu les cache, alors ça va déjà mieux. Même si ils les découvrent, tu seras acusé de comploter la perte de ce village...

Elle rit jaune et détourna le regard.

Elène secoua la tête en se levant, comme si elle se trouvait en présence de quelqu'un qui avait les chevilles dangereusement enflées...

- Je ne doute pas qu'ils auraient du mal, mais....

Un sourire ironique apparut sur son visage. Elle remit ses cheveux en arrière d'un grâcieux mouvement de la tête et lui lança:

- Ils te réservent encore bien des surprises ces villageois... Un conseil: ne te crois pas invulnérable ici, parfois tu pourrais être sérieusement en défault. Ce n'est pas pour rien que je suis ici. Rends-toi compte que tout ce que je peux faire c'est imposer ma volonté par la sagesse, car la force ici est presque inutile. En tout cas pour moi...

Elle se dirigea ensuite vers la porte et sortit, la fermant doucement, laissant Zarr en compagnie de Hoheneim.

[suite]

Elène se pressait pour rentrer chez elle. entrant comme une furie, elle claqua la porte et se retrouna en sursautant.

- Hoheneim!

Celui-ci s'était levé lorsqu'il avait remarqué le gamin, mais il se rassit et continua à nettoyer ses armes tout en continuant à surveiller le petit demi-loup.

- Je t'interdis de lui faire quoi que ce soit! dit-elle fermemant. Tu ne sais pas qui il est et quels dangers il court. S'il te plait, laisse le en paix...

Elle le suplia des yeux, et d'un coup lui demanda:

- Mais au fait, pourquoi es-tu là? Tu as finis de voir ton amie, là?

Elène s'était figée. Elle trembla, et sans plus prêter attention à son compagnon, se dirigea vers une chambre. Elle en revint quelques instants après, seule et le visage décomposé. Elle s'assit en face de Hoheneim et le fixa d'un oeil intense où se mellaient la colère et la frayeur. D'une voix chevrotante elle demanda:

- Qui t'a parlé de ça? et si je sais quelque chose, qu'en ferais-tu de toute façon?

Son ton se faisait tremblant. Elle ne détourna pas le regard et continua à fixer du même air Hoheneim jusqu'à le mettre mal à l'aise. Elle ne pouvait pas mentir mais elle pouvait refuser de dévoiler ses connaissances.

Elène sourit. Tout en jouant avec une mèche de ses cheveux noirs, elle releva la tête et nota le "jeune demoiselle". Elle fixa des yeux plein de malice sur Hoheneim et lui répondit:

- Je suis certaine que tu n'hésiteras pas à vérifier mes dires... Mais je peux t'assurer que si tu parles d'Ermün'Balr à ces pauvres vieilles âmes, tout ce que tu feras sera de les envoyer dans un ailleurs pas très lointain... Son nom équivaut à la mort chez les mortels.

Elle fit un sourire carnassier et continua sa tirade, tout en tressant ses cheveux.

- Je peux seulement te dire que ce que tu cherches même moi je ne l'ai pas encore trouvé. Et que ce serait une très mauvaise idée d'aller l'aporter à l'acromentula, même s'il se trouvait que tu ignore ce que c'est. Enfin ce n'est qu'un conseil.

Elle noua ses cheveux et se redressa sur sa chaise.

Elène se tourna en faisant une grimace. Elle détestait ce genre de comportement, digne d'un gosse... Elle se leva et se dirigea vers la chambre du petit Ulric. Elle tenta de le soigner pendant quelques minutes puis passa une main sur son front de petit enfant. Se disant qu'elle, elle ne pourrait jamais être mère, elle s'en retrouna à nouveau dans le salon, tentant de ne pas montrer la peine qui étreignait son coeur.
tout en grognant vers Zarr, elle ouvrit doucement la porte; dehors, le ciel se teintait de couleurs roses, douces et apaisantes. Elle marcha un peu en souriant puis fit le tour du village, pour s'assurer qu'aucun problème ne survenait. Elle avait toujours aimé s'occuper de cet endroit comme s'il ne pouvait pas survivre sans elle. Bien qu'elle sache que si jamais il lui arrivait quoi que ce soit, les habitants le prendraient plutôt comme une aubaine, et non comme une grande perte.
Tout en vaquant à ses souvenirs de jeunesse, elle se dirigea vers la porte du village. Elle avait hâte de sortir, car plus elle regardait autour d'elle, plus elle se sentait opressée par l'endroit tout entier.
La forêt. Elle avait besoin de courir, et elle savait déjà où elle se rendrait...

[suite d'Elène]

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Elène laissa Minaeleron entrer premier. Le pauvre peinait déjà beaucoup à respirer, mais tenait courageusement le coup... Elène se prit à penser que ce devait etre un miracle. D'un geste indiquant la salle de bain, elle l'envoya en haut, pour qu'il puisse respirer un peu.

- Celle-là, je ne l'utilise jamais... Mais elle est toujours propre, et l'eau est pure.

Elle tourna les yeux et l'entendit monter de plus en plus difficilement. Elle ne pouvait pas l'aider, les escaliers étaient bien trop étroits pour qu'elle se tienne à côté de lui et le soutienne.
D'un coup, elle s'en voulut à mort. Elle n'était même pas sûre que ce qu'il avançait était vrai. Et même si ça l'était... Elle ne pouvait pas.
Se contentant de baisser les yeux sur Zarr qui l'avait gentiment attendue, elle soupira. Pourquoi avait-il fallut que cela arrive? Elle ne pouvait pas le supporter. Qu'on meure par sa faute. Mais qu'en pouvait-elle? Vampire, elle avait tué des centaines d'âmes innocentes... mais ça ne l'avait pas habituée...
Elle soupira encore une fois et observa les alentours, juste pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Elle secoua doucement la tête et grogna quelques mots à Zarr qui se fit brusquement silencieux et immobile, la fixant de ses yeux glacés.

- Non, mon loup, arrête.

Elle n'avait pas pu s'empêcher de parler en langue humaine. Mais elle savait qu'il comprendrait. Posant sa tête sur les genoux d'Elène, il ferma les yeux et elle sentit comme une décharge électrique lui parcourir le corps. Instinctivement elle porta une main à son ventre. Zarr se redressait déjà et portait sur elle des yeux mystérieux, empreint d'une sagesse qu'elle n'était pas en mesure de comprendre.

Elène, nerveuse, donna une tape sur le museau de Zarr.

- Arrête ! cria-t-elle. J'ai faillit faire une crise cardiaque!

Devant son air penaut, elle se mit à rire.

- Toi ! fit-elle en déposant un baiser sur son front.

Enfin, elle se souvint de Minael. Elle se leva alors tout en se demandant quelle était cette sensation qu'avait causée Zarr. Elle était sûre que c'était lui, tout en sachant que ce n'était pas tout à fait lui... C'était plus compliqué et embrouillant qu'autre chose.
Elle se dirigea vers les escaliers et se dit qu'elle n'oserait pas. Puis elle commença à monter. Elle tenait tout à la fois son ventre, comme si elle risquait au moindre geste brusque de perdre son enfant...

"ça y est. se dit-elle, je parle déjà comme si j'étais véritablement enceinte."

Mais elle n'osait pas le dire, de peur que ce ne soit vraiment...qu'un rêve.
Elle entra enfin dans le couloir du premier étage. Elle hésita quelques instant devant la porte close, puis se décida à entrer.

- Minael, tu...

Elle sursauta brusquement.
S'appuyant contre la porte, elle souffla, les yeux exorbités. L'eau au dessus de la tête du syrène finissait juste de se rider, comme s'il venait de replonger.

- Je suis désolée. Mais je pense que je ne m'y ferais jamais.

Elle voulait parler du fait de voir quelqu'un qu'on savait comme un être humain, complètement immergé sous l'eau et immobile. Elle aurait pû penser qu'il s'était noyé si elle ne savait pas qu'il était un syrène...