retour à la maison

Minaeleron rejoignit afin le lac. Sa maison... C'est ici qu'il était né et c'esti ici qu'il vivait. Sa famille est ses amis l'attendaient sous l'eau. Il prit cependant le temps de regarder les alentours du lac. Il aimait ce paysage. L'eau du lac est foncé et presque noire. Grâce à cette couleur les syrènes pouvaient se cacher plus facilement et surprendre leur proie. Les arbres qui l'entouraient n'étaient pas plus réjouissant. Il n'y avait pas grand chose dans les alentours qui rendait cet endroit acceuillant. Du moins pour les humains. Personnellement, le syrène adorait se lac et son environnement.

Il déposa la dépouille du loup et se mit à chanter. Un chant doux et calme. Un appel. Il appelait ses parents. Et oui, il vivait avec ses parents. Pourquoi ? Parce que les syrènes vivaient en clan. Donc toutes les syrènes du lac vivaient ensemble. Ils formaient un groupe. Deux silhouettes sortirent de l'eau. La femelle avait de magnifique cheveux vert bouteille pour une peau presque émeraude. Le mâle, lui, avait une chevelure bleu foncé pour une peau bleu voire gris foncé. Ils étaient très beau tous les deux. Et il avait obtenu un fils tout aussi beau. Ce dernier leur offrit le loup. Ces parents vinrent le rejoindre et le félicitèrent. Minaeleron les laissa manger en leur disant qu'il retournait dans l'eau. Il ne leur dit rien de sa rencontre avec le vampire. Il n'en avait aucun envie.

Il avança donc dans le lac. Au contact de l'eau sa peau prit une jolie couleur turquoise et ses cheveux blancs redevinrent bleutés. Une fine peau vint se loger entre ses doigts et entre ses jambres. Ces oreilles humaines s'allongèrent et se fe divisèrent en plusieurs pointes. On aurait pu les comparer avec des petite nageoires mais c'était bien ses oreilles. Il était entrain de reprendre sa forme aquatique. Et enfin, il plongea. Il se laissa glisser dans l'eau si acceuillante. Bien qu'il aimait la caresse du vent, il aimait encore plus celle de l'eau. Il décida de rejoindre ses amis en attendant la prochaine chasse. Le plus souvent, c'était lui qui partait à la chasse, mais cette fois il était sorti en dehors des heures de chasses. Mais personne ne lui en tenait rigueur. Ils avaient tous les mêmes envies de sortie à la surface, donc ils n'avaient aucune raison de s'engueuler pour ça. Mais Minaeleron devrait ressortir plus tard pour la véritable chasse.

Elène oudulait littéralement. Elle s'avançait doucement, marchant d'un pas calme et posé tout en observant avec attention la forêt et ses environs. Elle aimait la nature. Surtout, se promener au crépuscule dans cette forêt lui donnait l'impression d'être une reine dans son royaume, et elle aimait cette impression, qu'elle n'avait jamais eue ailleurs.
Surveillant où elle posait les pieds, elle suivit un fin ruisseau qui coulait vers un lac en aval. Elle avait déjà effectué une bonne partie du chemin, et espérait arriver bientôt.
Enfin, il fut en vue... La surface du lac se mit à miroiter et sa couleur d'encre qui renvoyait quelques éclats dorés se teinta imperceptiblement de diverses nuances de bleu et de mauve.
Elle remarqua les têtes discrètes des syrènes qui émergeaient quelque fois, ou qui se contentaient de nager sous la surface pour observer le spectacle. Elle avait de la chance. Beaucoup de chance. Rares étaient ceux qui pouvaient admirer cette scène sans avoir été désigné comme prochain repas d'un clan affamé...!
Tout en souriant devant son aubaine, elle vit quelques regards curieux ou même hostiles braqués sur elle. Elle fit un effort afin de ne pas les relever et s'aapprocha du bord, tout en baissant hostensiblement la tête. Elle était ici une amie, mais elle n'en était pas plus en sécurité pour autant.
Tirant de l'une de ses poches un petit miroir encastré dans une petite boite, elle commença à jouer avec le soleil et son reflet sur la surface de l'eau.

- Viens... Viens... commença-t-elle à chuchoter pour elle même.

Enfin, elle vit une tete émerger, passablement hostile sur le moment. Souriant de toutes ses dents, Elène pencha la tête sur le côté et dit:

- Je l'aurais parié que tu serais le premier à venir! Alors, il parait que tu es venu dans notre petit village pour observer les humains chez eux? ce n'était pas très prudent, car ils... nous pouvons être assez surprenant quelques fois...

Minaeleron nageait sous l'eau. Ses semblables étaient partis nager un peu plus en surface, voulant profiter des quelques éclats qui apparaissaient parfois. Lui, qui venait juste de revenir dans l'eau, s'était réfugié un peu plus profondément. Il voulait retrouver la noiceur du lac après avoir trouvé celle de la forêt. Et puis il était bien ici. Il était chez lui. Il pouvait écouter ses amis chanter et rire. Ils s'amusaient avec les petites secouses de l'eau. Le jeune syrène lui se laissait plus porter qu'il ne nageait. Il se relaxait.

Mais il fut sortit de son petit repos par un éclat plus violent que les autres sur la surface du lac. Et en plus il se répétait. Il n'était donc pas du au soleil. Quelqu'un jouait avec la lumière. C'était une espèce d'appel. Et il avait une petite idée de qui osait venir ici. Cela ne pouvait être qu'elle. Il ne l'avait jamais vue, mais on en parlait souvent. Elle était très connue, aussi bien des humains que des monstres. Minaeleron fut donc le premier à monter, prévenant les autres de rester sous l'eau. Que l'appel était pour lui.

Il se montra donc. Il distingua une jeune femme sur le bord du lac. Elle avait un miroir à la main. Pas de doute, c'était bien elle qui l'appelait. Comment la nommait on encore ? Elène ou quelque chose comme ça. Et à ses paroles, c'était bien lui qu'elle cherchait. Le syrène ne répondit pas. Ni à la première réplique, ni à la deuxième. Il se contenta de sourire et de nager vers elle. Arrivé à ses cotés, il sortit du lac tout en gardant ses jambes dans l'eau, ce qui lui permettait de rester sous son apparence aquatique. Il ne voulait pas reprendre une forme humanoïde, pas pour elle. Il ne dit rien pendant un petit moment, puis se mit à siffler dans son propre langage, ne parlant toujours pas l'humain.

- Tu as raison. Les humains ne sont pas aussi stupides. Mais peu importe le fait que tu protèges le village ou non. Lorsqu'Elle hurlera à nouveau, des humains serons servis à notre festin. Que tu le veilles ou non.

Minaeleron avait parlé d'une voix froide et coupante. Il n'avait aucune intention de faire un quelconque marché pour la survie des humains. Et cette Elle qu'il avait nommée était le monstre qui hurlait dans la forêt. Et lorsqu'Elle criait, des humains mouraient. C'était comme un signal pour les monstre de la forêt, et Minaeleron l'attendait avec impatience. Il avait une folle envie de croquer de l'humain. Et il avait l'intention de le faire et d'en ramener à son clan. Peut importe l'avis de la gardienne du village.

Elène fit un sourire cruel.

- Oui, mais moi je me fiche d'Elle. Et tu sais très bien que pour l'instant, cela fait des années qu'elle n'a pas hurlé un mot.

Elle se radoucit subitement et fixa l'eau. Se plongeant dans ses rêves, elle sentit une drôle de crampe douloureuse dans son ventre. la douleur croissait, sans cesse plus forte et plus poignante.
Elène avait envie de crier. De hurler et de se déchirer la peau, pour n'en laisser rien que l'apaisement. Elle avait l'impression de brûler. mais cette douleur était normale elle le savait. Enfin, elle l'espérait.

- Je te souhaite d'être heureux, syrène, fit-elle contre toute attente.

Elle se leva brusquement, et tout en tentant de ne pas trébucher repartit en arrière. Elle contempla une dernière fois la surface d'encre du lac et ses yeux s'embuèrent sous les souvenirs qui l'assaillaient. Elle regarda une dernière fois le syrène.

- Tu sais qui je suis. Comme tu sais que ma parole vaut quelque chose. Ne t'attache pas aux humains, sauf pour leur chaire. Ne te fais pas d'illusion sur ta puissance comparée à la leur. Ils sont... Etranges. Je le répète, mais je ne le dis pas pour te faire fuir exprès. Et sache que si je suis ici, ce n'est pas autant que pour eux que pour nous.

Elle ne savait pas pourquoi ces paroles étaient sorties si facilement de sa bouche. Mais elle les regrettait amèrement. Elle savait pourquoi elle était là, mais personne d'autre n'avait besoin de le savoir.
Elle se retourna aussitôt prête à fuir.

Minaeleron ne répondit pas à la remarque de Elène. Elle avait raison. ELLE n'avait pas hurlé depuis longtemps, mais le syrène savait qu'ELLE ne tarderait pas à le refaire. Bientôt, très bientôt, des humains allaient mourir. Minaeleron observa un moment la vampire à ses côtés. Il sentait quelque chose de bizarre en elle. Une chose qu'il ne ressentait que quand ... Serait il possible que ? Peut être. Pourquoi pas après tout.

Il eut confirmation de ses doutes quand, en se levant, il remarqua sa démarche légèrement hésitante au début. Il ne se trompé pas. Cela ne pouvait être que ça, à moins qu'elle ne cachait autre chose. Il la regarda cependant étonné de ses paroles. Ne pas s'attacher aux humains. En voilà une idée idiote. Les humains ne servaient que de nourriture et rien d'autre. La voyant partit, il se leva. En quittant l'eau il reprit immédiatement son apparence humaine. Il la rejoignit. Ce n'était pas dans ses habitudes mais il voulait juste venir en aide à la vampire. Car elle cachait quelque chose. Et il savait quoi.

- Dis moi si je me trompe, mais tu es enceinte n'est ce pas ? Dans se cas, laisse moi te ramener au village. Il n'est pas prudent pour quelqu'un dans ta condition de parcourir la forêt seule.

Minaeleron se plaça à ses côtés et lui tendit la main, l'invitant à la prendre. Il voulait l'escorter et protéger la futur mère. Il n'était pas comme ça d'habitude, mais Elène n'était pas une ennemie. Il pouvait faire cela pour elle. Et puis, ce n'était pas parce que Hoheneim l'avait rendu furieux qu'il devait l'être aussi avec la jeune femme. Il attendit donc sa réponse. Mais peu importe qu'elle soit positive ou négative, il l'accompagnerait au village. Rien que pour être sûr qu'il ne lui arriverait rien.

Elène se figea, glacée. Portant sa main à son ventre presque convulsivement elle blêmit.
Non. Impossible. Les raisons étaient autres. Elle ne pouvait pas... Elle ne l'était pas. Elle ne pouvait pas se permettre... Elle...
Sa tete commença à l'élancer violemment sous un assaut de colère.

- NON! cria-t-elle, presque malgré elle. Je ne suis pas... Ce n'est pas... non!

les larmes lui vinrent aux yeux. Elle ressentit d'un coup la peine de ces dernières années ressurgir en elle comme un volcan entre en éruption.
Elle laissa échapper un sanglot. Regardant la main tendue du syrène, elle hésitait. D'un coup elle ne pouvait plus être sûre de rien.

- Je n'ai pas l'apparence d'une mère. Je n'ai rien d'une femme enceinte. je ne peux pas l'être. Je... je ne...

Elle s'enbrouillait et devenait de plus en plus confuse. Portant une main à son front, elle tressaillit encore une fois.

- Et puis qu'en sais-tu, toi! Tu ne me connais pas!

Elle devenait agressive. Elle le savait. Et elle s'en voulait... Le syrène ne voulait que se montrer attentif et gentil et elle se comportait comme une gamine. Une gamine capricieuse et bornée. Elle s'en voulu tout de suite de ses paroles malheureuses.

- Ecxcuse moi... Mais je ne pense pas... Je ne suis pas vraiment en état d'être mère.

Elle tenta péniblement de sourire. Rien de plus qu'un faible étirement des lèvres.
Son rêve le plus cher. Elle ne pouvait le réaliser...! enfin elle le pensait ainsi. Mais... d'un autre côté... Une douce brise carressa ses lèvres, comme si un esprit invisible tentait de se rapeller à elle d'un baiser fantomatique. Ses yeux brillèrent.Doucement, elle prit la main tendue et demanda:

- Enceinte? je ne le sais pas. Mais ce serait peut-être possible... Peut-être.

Minaeleron ne fut pas surpris de la réaction de Elène. Il connaissait les sautes d'humeurs des femmes enceintes. Elles étaient souvent à cran. Ce mettait en colère ou pleurait pour un rien. Il ne fit donc aucun commentaire, la laissant lui crier dessus, le critiquer et autre. Il ne lui en voulait pas. Elle était juste à cran. Mais lui en était sûr. Cette sensation. Il ne la ressentait qu'en présence d'une femme enceinte. Donc il ne se trompait pas.

Finalement la vampire prit sa main calmée. Elle lui sourit même. Le syrène le lui rendit. Il se sentait vraiment d'humeur gentil. Il sera doucement la main douce de Elène, comme pour la réconforter. Si les autres le voyaient, ils pourraient penser qu'il était amoureux de la vampire. Mais il n'en était rien. Minaeleron s'était promis de ne jamais tomber amoureux de personne. Jamais. Pourquoi ? Parce que aimer amène la souffrance. Une souffrance contre laquelle on ne peut se protéger. Il reporta cependant son attention sur Elène.

- Crois moi. Je sens ses choses. La sensation qui me parcourt en se moment, je ne l'ai ressenti qu'en présence de femmes enceintes. Je peux donc t'assurer que tu l'es. Mais ne tardons pas ici. Le soleil ne va pas tarder à se coucher et la nuit la forêt peut être dangereuse. Viens.

Il emmena gentillement la vampire. Il devait la ramener au village avant le coucher du soleil. Les monstres étaient toujours plus violent à la nuit tombée. Ils pirent donc la direction du village. Lui ne serait sans doute pas très bien acceuilli mais qu'importe. C'était Elène qui comptait pour l'instant. Il devait s'assurer que rien ne lui arriverait. Pourquoi agissait il ainsi ? Parce que, quand il est en présence d'une femme enceinte, il ne peut s'en empêcher. C'est son instinct protecteur qui l'y pousse. C'est comme ça.

Elène se laissa emmener. Il connaissait la route du village. Et elle s'en méfiait un peu. Mais rapidement, elle se convaincu qu'il n'avait pas d'arrière pensée plus sombre. Et elle se sentit beaucoup plus à l'aise avec lui. Elle commença par s'enfermer dans un mutisme ridicule, qui faillit faire rire le syrène.
Mais elle sursauta brusquement.

- Mais je ne connais même pas votre nom...

elle jettait sur lui un regard étonné, d'un bleu si clair qu'il en devenait gênant. Consciente de l'effet qu'il pouvait produire, Elène baissa aussi soudainement les yeux. Elle était vraiment reconnaissante de la presque surprotection que lui offrait le syrène. Et elle avait envie d'au moins connaître son nom.
Elle avait été surprise au premier abord par son apparence. Si fine et délicate que ses yeux étaient bleus. Il possédait une étrange aura, propre à tous les syrènes, mais qui rajoutée à sa gentillesse faisait de lui un être sûrement exceptionnel. Mais pas toujours dans le bon sens... Elène pouvait toujours rêver pour une paix même relative entre les humains et les êtres de la forêt...

Minaeleron guida gentillement la futur mère vers le village. Il se fichait un peu de son petit mutisme même s'il était ridicul. Le syrène ne dirait rien jusqu'à ce qu'elle ne le fasse en premier. Il n'était pas du genre à engager un discusion de lui même. Il aimait que les autres le fasse d'abord. Cela lui permettait de se préparer à la conversation. Enfin, c'est comme ça qu'il voyait les choses. Il regarda Elène un peu surprit. Elle était venu le trouver alors qu'elle ne le connaissait même pas. Cette fois le syrène rit de bon coeur. Il la fixa, tout sourire avant de répondre.

- Je suis Minaeleron, mais mes amis m'appelent Minael. Et je serais heureux de te compter parmis eux, Elène.

Il regarda à nouveau la route. Le vent vint de nouveau jouer dans ses longs cheveux, désormais blancs. Cette sensation était vraiment agréable. Presque autant que celle de la caresse de l'eau. Le vent vint lui caresser le corps presque entièrement dénudé. Le syrène avançait d'un pas sûr. Il ne craignait personne dans la forêt. Il étaut le meilleur chasseur de son clan. Et maintenant il avait une mision. Protéger le jeune femme enceinte qu'il ramenait au village. D'ailleurs, ils n'allaient pas tarder à arriver. Il voyait déjà le feu des torches de l'entrée.

[suite]

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